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Sébastien Magnier

Le modèle biopsychosocial : qu’est-ce?

Dernière mise à jour : 25 juin 2020

Selon le dictionnaire Larousse, un modèle est « ce qui est donné pour servir de référence ».


Le modèle biopsychosocial est donc un cadre de référence pour comprendre l’humain en prenant en compte les facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Ces facteurs participent simultanément au maintien de la santé ou au développement de la maladie.



Ce modèle, proposé par Georges Libman Engel dans les années 1980, se veut plus complet que le modèle précédent qui se concentrait uniquement sur les facteurs biomédicaux. Georges Libman Engel était à la fois médecin généraliste et psychanalyste. Ses idées constituent non seulement un objectif scientifique, mais aussi le fondement d’une idéologie qui tente de contrer la déshumanisation de la médecine et l’infantilisation des patients. Pour lui, le patient n’est donc pas uniquement un corps, mais un corps et un esprit en interrelation dans un environnement. Le soignant fait également parti de cet environnement et donc son interaction avec le patient agit sur la santé de celui-ci.

Les 7 « principes du nouveau paradigme médicale » de G. L. ENGEL

1. Une altération biochimique ne se traduit pas directement en maladie. Le tableau de la maladie provient de l’interaction de plusieurs facteurs désignant une cause, incluant les facteurs de niveaux moléculaire, individuel et social. À l’inverse, des altérations psychologiques peuvent se manifester comme des maladies ou des formes de souffrance qui constituent des problèmes de santé avec, parfois, des corrélats biochimiques.

2. La présence d’un trouble biologique ne fournit pas d’éclairage sur la signification du symptôme pour le patient et ne permet pas non plus nécessairement d’inférer les attitudes et les compétences nécessaires au clinicien pour recueillir l’information et la traiter correctement.

3. Les variables psychosociales sont des déterminants plus importants de la prédisposition, de la sévérité et de l’évolution de la maladie que ne le pensaient les défendeurs du point de vue biomédical de la maladie.

4. Adopter un rôle de malade ne renvoie pas nécessairement à la présence d’un trouble biologique.

5. L’efficacité de la plupart des traitements biologiques est influencée par des facteurs psychosociaux, par exemple l’effet dit « placebo ».

6. La relation médecin-malade influence l’issue médicale, même si c’est seulement en jouant sur l’adhésion au traitement.

7. Contrairement aux sujets inanimés de l’investigation scientifique, les patients sont profondément influencés par la façon dont ils sont étudiés, et les scientifiques engagés dans la recherche sont influencés par leurs sujets.


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