Anatomie et biomécanique
Le genou est une région regroupant 3 articulations. Nous laisserons l’articulation tibio-fibulaire supérieure de côté. Les mouvements de flexion/extension se déroule dans l’articulation fémoro-tibiale. La patella (rotule) est un épaississement osseux du muscle quadriceps et effectue des mouvements de glissement sur le fémur. C’est l’articulation fémoro-patellaire. L’extension du genou est assurée par le quadriceps qui tracte la tubérosité tibiale antérieure.
La croissance osseuse se fait par allongement progressif et asymétrique des os. Le syndrome d'Osgood-Schlatter (OS) est une maladie du système musculo-squelettique souvent observée pendant la phase de croissance osseuse chez les adolescents. Elle se caractérise par une inflammation (douleur, chaleur et gonflement) au niveau de la tubérosité tibiale antérieure.
Epidémiologie
Une étude brésilienne de DE LUCENA et coll.[1], datant de 2011, avait pour but de décrire le profil épidémiologique et les facteurs associés des individus atteints de cette maladie. Pour cela ils ont suivi pendant un an une population de 956 élèves âgés de 12 à 15ans. Le syndrome d’OS était présent dans 9.8% de la population teste (11% des garçons et 8.3% des filles). Les résultats ont montré que 74.6% des étudiants souffraient d’un raccourcissement musculaire. Les facteurs associés à la présence d’OS étaient la pratique régulière d’une activité sportive et le raccourcissement du muscle droit fémoral (faisant parti du quadriceps).
KUJALA et coll.[2], dans leur étude rétrospective de 1985, portant sur la période 1976 à 1981, étudient la prévalence d’OS chez les athlètes adolescents. Leurs sujets pratiquaient donc tous une activité physique contrairement à l’étude précédente. Sur 412 cas, 68 ont développé OS (soit 16.5%). Les premiers symptômes sont apparus en moyenne à 13.1ans. La douleur a entrainé un arrêt complet de l’entrainement pendant 3.2 mois en moyenne.
Mécanisme
En 2018, ITOH et coll.[3], évaluent quantitativement la charge exercée sur le tubercule tibial par les mouvements susceptibles de provoquer la maladie d’OS. L’atterrissage sur une jambe après un saut et tir en rupture au football étaient les mouvements les plus à risque de développer la maladie d’OS.
Long terme
Dans une étude rétrospective datant de 2019, GULDHAMMER et coll.[4] ont interrogé des patient diagnostiqués OS dans un service orthopédique entre 2010 et 2016, soit 2 à 6ans après. Parmi les réponses obtenues, 60.5% ont signalé une douleur résiduelle au genou, dont 42.9% d’entre elle ont signalé une douleur quotidienne. 54% des personnes souffrant encore avaient réduit leur activité sportive et signalé une moins bonne qualité de vie. Cette étude montre que cette maladie n’est pas sans conséquence, bien que n’évoluant plus une fois la croissance terminée.
En conclusion
Osgood-Schlatter se caractérise par une inflammation (douleur, chaleur et gonflement) au niveau de la tubérosité tibiale antérieure.
Cette pathologie se développe plutôt chez le garçon sportif autour de 13 ans et nécessite au moins 3 mois d’arrêt de toutes activités physiques. Lorsque le repos forcé n’a pas été suffisant, il peut y avoir une douleur résiduelle même une fois la croissance terminée.
[1] de Lucena GL, dos Santos Gomes C, Guerra RO. Prevalence and associated factors of Osgood-Schlatter syndrome in a population-based sample of Brazilian adolescents. Am J Sports Med. 2011;39(2):415-420. doi:10.1177/0363546510383835 [2] Kujala UM, Kvist M, Heinonen O. Osgood-Schlatter's disease in adolescent athletes. Retrospective study of incidence and duration. Am J Sports Med. 1985;13(4):236-241. doi:10.1177/036354658501300404 [3] Itoh G, Ishii H, Kato H, Nagano Y, Hayashi H, Funasaki H. Risk assessment of the onset of Osgood-Schlatter disease using kinetic analysis of various motions in sports. PLoS One. 2018;13(1):e0190503. Published 2018 Jan 8. doi:10.1371/journal.pone.0190503 [4] Guldhammer C, Rathleff MS, Jensen HP, Holden S. Long-term Prognosis and Impact of Osgood-Schlatter Disease 4 Years After Diagnosis: A Retrospective Study. Orthop J Sports Med. 2019;7(10):2325967119878136. Published 2019 Oct 31. doi:10.1177/2325967119878136
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